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CATHERINE O.




1919 : née à Bettembourg (LU
1941 : placée en Schutzhaft (détention conservatoire) en raison d’une maladie vénérienne et hospitalisée pour examens
03/1941 : de nouveau placée en « détention conservatoire » avec incarcération à la prison de Trèves (DE), motifs : prostitution, danger pour la Volksgesundheit (santé du peuple) et absence de domicile fixe
04/1942 : déportée dans le camp de concentration pour femmes de Ravensbrück (DE)
11/1943 : expulsée vers Dudelange (LU) chez ses parents

Fiche de Catherine O., établie par la Gestapo.
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Peu après l’occupation du Luxembourg, les nazis entament une lutte contre la prostitution et persécutent les femmes soupçonnées de s’y livrer. Des femmes sont arrêtées et soumises de force à des examens de dépistage de maladies vénériennes à l’hôpital.
Catherine O., elle aussi, est placée en « détention conservatoire »en novembre 1941 et hospitalisée. Après une courte libération, elle est de nouveau arrêtée en mars 1942 pour « prostitution » et d’autres « délits », puis incarcérée à Trèves. Un mois plus tard, elle est déportée dans le camp de concentration pour femmes de Ravensbrück. Elle y est enregistrée comme prisonnière politique, échappant ainsi à l’étiquette « asociale » généralement utilisée dans ces cas. Les parents de Catherine demandent sa libération, qui est refusée pour « mauvaise conduite ».
Ce n’est qu’en novembre 1943 que Catherine est remise en liberté conditionnelle. De retour chez ses parents à Dudelange, elle doit se présenter deux fois par semaine à la police criminelle et n’a pas le droit de quitter Dudelange sans autorisation. Jusqu’à la chute du régime nazi, elle reste sous la surveillance de la police criminelle.

Vue du « camp de concentration pour femmes » de Ravensbrück. Les femmes détenues au camp de concentration sont soumises au travail forcé sous la surveillance de leurs gardiennes devant le bâtiment du commandement et de l’administration, Ravensbrück 1940.
Dès le deuxième jour, la responsable du dortoir est venue nous dire : « Il existe une alternative bien meilleure à cet endroit. Il y a un camp où vous pouvez être envoyées si vous le souhaitez. Là-bas, vous n’aurez pas à travailler et vous recevrez de jolis vêtements. On vous y servira de bons repas. Vous y resterez peut-être six mois. Ensuite, vous reviendrez ici. Ou alors, vous serez libérées. » Au début, nous n’avons pas compris ses allusions. Plus tard, nous avons compris qu’elle parlait […] du bordel. [...] Mais aucune de nous ne s’est portée volontaire.
Germaine Paulus-Schaack, témoignage, 2007.
Dans les camps de concentration, les prostituées sont catégorisées comme « asociales » et marquées d’un « triangle noir ». Catherine O. a échappé par hasard à cette classification et a reçu un « triangle rouge » réservé aux « prisonniers politiques ».

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