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VICTOR MONNERTZ



1927 : né à Steinfort (LU)
1933 : déménage à Greiveldange (LU)
1942 : soumis au travail forcé à la ferme de Jean Haas à Flaxweiler (LU)
1943 : contraint d’adhérer à la Hitlerjugend (Jeunesses hitlériennes)
02/1944 : aide à héberger clandestinement un déserteur dans la maison de la famille Monnertz
09/1944 : la famille est évacuée vers Steinfort, où elle reste jusqu’à la Libération
Parmi nous, il y avait des Luxembourgeois favorables au régime nazi qui avaient […] un fils qui était chef de la Hitlerjugend (jeunesses hitlériennes). Et pour qu’ils nous laissent tranquilles, j’ai rejoint les jeunesses hitlériennes avec quelques autres gars de Greiveldange. Nous nous sommes rendus plusieurs fois à Gostingen, où se trouvait la salle des jeunesses hitlériennes. Un discours y était prononcé, suivi d’exercices. Ensuite, nous rentrions à la maison.
Victor Monnertz, témoignage, 3/11/2017.
Brassard des « Jeunesses hitlériennes ».
Work

Victor Monnertz est témoin des atrocités nazies. Il assiste entre autres à l’exécution de travailleurs forcés russes par des gardes allemands lors de l’extension de la ligne ferroviaire le long de la Moselle. Le chef des « Jeunesses hitlériennes » locales fait pression sur le jeune Monnertz pour qu’il devienne membre. En 1943, il rejoint les « Jeunesses hitlériennes » et assiste à quelques rencontres. À la fin de l’année, il est envoyé à Ansembourg pour une formation préliminaire au Wehrertüchtigungslager (camp d’entraînement paramilitaire). En février 1944, il aide le déserteur Adrien Oswald à se cacher dans la grange de la famille Monnertz. À la mi-septembre, la famille s’enfuit avec Adrien Oswald vers la localité voisine de Canach déjà libérée. De là, la famille est évacuée vers Steinfort. Le jeune Monnertz y travaille notamment dans la cuisine des soldats américains, où il obtient des provisions supplémentaires pour sa famille.
Le drill, qu’on appelait Vorarbeitsdienst (service préparatoire au travail) s’y déroulait (à Ansembourg). C’est là que nous avons été formés à l’époque. Nous devions ramper et simuler des scènes de guerre. (Nous) grimpions jusqu’à la chapelle (jusqu’à en avoir) les coudes en feu. Il fallait parcourir le ruisseau en rampant. Nous étions trempés jusqu’aux os, nous n’avions pas de vêtements secs, nos habits séchaient à même le corps. Nous dormions à l’arrière (du château) dans des tentes.
Victor Monnertz, témoignage, 3/11/2017.
Pour se préparer au Reichsarbeitsdienst (service du travail du Reich) et à la Wehrmacht, les jeunes luxembourgeois sont entraînés militairement au « camp d’entraînement paramilitaire » des « Jeunesses hitlériennes » au château d’Ansembourg, 1942.

La plupart des gens dans les villages cachaient un déserteur […] il fallait faire attention à ce qu’on racontait dans les bistrots. On y trouvait des Luxembourgeois favorables au régime nazi […] qui étaient persuadés que les nazis allaient gagner et qu’ils allaient décrocher un bon poste. Il fallait donc faire très attention à ce qu’on disait. On ne pouvait pas dire : « Nous aussi, nous avons planqué quelqu’un dans notre grenier. »
Victor Monnertz, témoignage, 3/11/2017.

Après la Libération, Victor Monnertz prend en photo sa famille aux côtés du déserteur luxembourgeois Adrien Oswald, Steinfort 1944.
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